David Vivarès
Voici le premier roman de science-fiction que nous publions.
Au milieu du XXIe siècle, un groupe de survivants vit reclus – abrité dans une forteresse souterraine, dans un pays germanique indéterminé.
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L’ordre terrible qui règne dans l’abri n’est que la réplique miniature de la dictature néofasciste qui a pris le contrôle en surface, faisant basculer le monde dans la guerre totale. Mais ce milieu d’abord sous contrôle n’est pas à l’abri de l’accident, tant technologique que temporel ou psychique…
Après des millénaires d’un étrange ‘état cristallisé’, les rescapés débouchent dans un nouveau monde méconnaissable. Leurs pérégrinations dans l’étendue de ces terres mouvantes les modèlent peu à peu en une nouvelle forme d’humanité. Les personnages s’émancipent de leur ancienne vie de ‘créatures de guerre’. Ils s’ébattent, se structurent en grappes, en groupes. Réinventent les modes de coopération et d’être. Au point de nous révéler un merveilleux secret : l’humanité reste à venir.
L’étiquette « SF » est un peu trop vite posée. Il s’agit plutôt d’une sorte de Robinsonnade, projetée juste après notre époque. D’un récit faussement innocent, d’une allégorie au projet plus politique, qui nous révèle – en miroir inversé – notre terrible acceptation de l’ordre du monde.
David Vivarès empile ici des phénomènes d’hybridation où l’espace mélange terrain de jeu, asile de fou et Babel-Babylone. Le lecteur essaiera de retrouver son chien et d’interpréter le principe d’hospitalité dans un labyrinthe – même si rappelle l’auteur en préambule, le bunker impose un ordre. Au milieu des victimes ou bourreaux, croiser des quantités de corps et leurs récits devient très instructif et pas seulement du point de vue anatomique: surgissent des questions morales, sentimentales, politiques et même métaphysiques. Le tout dans un montage où se mêlent différentes narrations, soliloques et dérives. Chacune d’elles devient un angle de pensée pour mesurer plus justement l’espace de réclusion, d’enfermement – culture aidant. S’y découvre une collectivité dont la communauté est inavouable. Elle ne laisse ni les corps ni les âmes indemnes là où pourtant l’objectif est non seulement de survie mais de sur-vie puisque le livre s’ouvre vers le dehors, l’ordre de la nature et la liberté qu’il entend. La fiction apocalyptique débouche sur des questions sérieuses – plus sérieuses que nous – dont justement le «Qui, nous?». Elle rend compte de périmètres à l’intérieur du périmètre comme ensuite à l’extérieur en construisant un monde qui dans sa première partie n’existe – du moins on voudrait l’espérer – nulle part ailleurs que dans ce théâtre de papier. Voire…
(Jean-Paul Gavard-Perret)
Philosophe de formation et bibliothécaire, David Vivarès publie là son premier roman, se jouant des codes du genre pour mieux allier la puissance de l’imagination fantastique et les hommages littéraires cachés – des obsessions de A. Schmidt à la manie de K. Dick –avec le souci constant de tenir ensemble la fiction saturée et l’appel – subliminal – au réveil libidinal de l’esprit collectif.
TxTi est une collection de textes aux formes et typologies variées dont la publication est mêlée d’images, réalisées par des artistes.
La présente publication s’accompagne de 2 images réalisées par Laura Solari ainsi que d’une vingtaine d’images anciennes.
Collection: TxTi#002
Impression couverture presse typographique Heidelberg chez Cascio editore (CH – TI) sur papier irisé;
intérieur sur munken naturel 110 gr.
Format: 14,8 x 21 cm. Épaisseur: 1.7 cm. Poids: 224 gr. Tirage: 380 ex. Pagination: 230 pages.
Relecture et corrections: Christian Rullier. Ttexte de présentation: Jean-Paul Gavard-Perret.