Harold Bernat
L’œil du cyclo décrit un authentique voyage en bicyclette. Côtes, faux-plats et descentes, de Saint-Lô (50) à Créac’h (29). Nietzsche, pâté Hénaff, Kant et tentes Quetchua.
FrançaislivrephilosophieRetour au réelsérigraphietexte40 pages. 250 ex. Couverture à rabats sérigraphiée.
L. 21cm l. 14.8cm
Extrait:
La suite est mémorable. À la sortie du bourg, les cyclos prennent à droite, une large descente, un petit raidillon avant de retrouver sur le bord de la route les panneaux bariolés du Couvent alternatif. Le jeudi, au Couvent, c’est la journée du porc. Nous ne sommes que mardi. Sous la pluie de Bretagne, alors que le soleil commence à décliner, le cyclo réalise qu’il a fait une boucle, une «camlez» dans le jargon technique. Une camlez, pour désigner le bégaiement circulaire, le dérisoire radotage de la créature stagnante. Le retour névropathe de l’adulte sénile aux collections de sa petite enfance, c’est une camlez. Une camlez, le millième «je t’aime» de l’amant fatigué à la gentille Yvette au thé dansant de Morlaix. Camlez encore le pot de la rentrée, l’apéro de sortie, le cycle de la vie, l’importance de l’Europe et le retour des moules.Harold Bernat est agrégé de philosophie et enseignant.
Il a publié Vieux réac! Faut-il s’adapter à tout ? (Flammarion, 2012).
L’œil du cyclo est le premier texte publié dans la collection Retour au réel.
La collection Retour au réel accueille toutes les bonnes âmes à la dérive qui trouveront dans l’étonnant décalage entre la promotion marchande du meilleur des mondes par d’autres et leur expérience réelle du pire, une inspiration pour les siècles à venir. Révéler pratiquement, sous la forme de témoignages en situation, le potentiel comique d’une société qui barbote tragiquement dans l’irréel, voilà l’idée. (H.B.)
Dans la même collection:
Homo erasmus, Léos Van Melckebeke.